Radu Lupu

Roumanie

Entendre Radu Lupu au concert est un événement à  nul autre pareil. Ombrageux, voire broussailleux, il semble possédé par la musique seule dès qu’il s’assied, le dos bien calé sur sa chaise, souple et comme installé dans une communion avec les oeuvres dont il extrait tout le suc.

Biographie


Secret, peu sensible aux sirènes médiatiques, perfectionniste, il privilégie un art noble et quintessencié acquis à  Bucarest auprès de maîtres tels que Florica Muzicescu (qui enseigna à  Dinu Lipatti), puis à  Moscou chez Heinrich Neuhaus qui influença autant Gilels que Richter.

Capable de dispenser des sonorités d’une fluidité aquatique d’une douceur mordorée, de caresser le piano ou de modeler la pâte sonore, il peut être successivement ou à  la fois peintre, sculpteur et architecte. Le voyage qu’il propose dans Beethoven, Schubert, Brahms et Debussy a les couleurs de l’arc-en-ciel. Il faudra entendre l’impalpable, l’inouï, que seule la magie d’une présence peut restituer.

A l’instar de son compatriote le chef d’orchestre Sergiu Celibidache, il a décidé de ne plus enregistrer, lui qui, chez son éditeur Decca, a gravé pour l’éternité des versions incomparables de l’oeuvre pour clavier de Schubert, Schumann, Brahms, et mis en évidence toute la poésie des Sonates pour piano et violon de Mozart avec Szymon Goldberg.

Il semble à  l’évidence se mouler dans la définition que Debussy donne de la musique : « L’extrême complication est le contraire de l’art. Il faut que la beauté soit sensible, qu’elle nous procure une jouissance immédiate, qu’elle s’impose ou s’insinue en nous sans que nous n’ayons aucun effort à  faire pour la saisir ».

Productions de la saison


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