Ivo Pogorelich
Serbe
Né en 1958 à Belgrade d’un père musicien, Ivo Pogorelich a commencé son éducation musicale à l’âge de sept ans. Trois ans plus tard, il donne son premier concert en tant que soliste avec orchestre. Après quelques années d’initiation à la musique à Belgrade, en 1970, il continue sa formation à Moscou où il passera dix ans, d’abord à l’École centrale de musique au sein du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, puis, entre 1975 et 1980, en tant qu’étudiant de ce même conservatoire. Un changement radical dans son développement artistique intervient grâce à sa rencontre avec la célèbre pianiste et pédagogue géorgienne Aliza Kezheradze avec qui il commence, en 1976, une coopération professionnelle intense et féconde
Biographie
Né en 1958 à Belgrade d’un père musicien, Ivo Pogorelich a commencé son éducation musicale à l’âge de sept ans. Trois ans plus tard, il donne son premier concert en tant que soliste avec orchestre. Après quelques années d’initiation à la musique à Belgrade, en 1970, il continue sa formation à Moscou où il passera dix ans, d’abord à l’École centrale de musique au sein du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, puis, entre 1975 et 1980, en tant qu’étudiant de ce même conservatoire. Un changement radical dans son développement artistique intervient grâce à sa rencontre avec la célèbre pianiste et pédagogue géorgienne Aliza Kezheradze avec qui il commence, en 1976, une coopération professionnelle intense et féconde
Les succès d’Ivo Pogorelich commencent dans les années 70 par le premier prix obtenu à la compétition nationale en 1975 à Zagreb, suivi de la parution de son premier album LP dans l’édition de la maison discographique Jugoton qui contenait des interprétations d’œuvres de Debussy, de Prokofiev et de Kelemen. Pogorelich commence une carrière de pianiste de concert plus intense en 1978 en partant, en tant que soliste, avec l’Orchestre de festival de Dubrovnik pour une grande tournée de deux mois aux États-Unis. Quelques mois plus tard, il réalise son premier succès sur le plan international en remportant la Compétition de piano Alessandro Casagrande à Terni. Ce prix lui permettra de donner toute une série de concerts dans les centres de musique d’Italie, tels que Naples et Milan, au festival de Spoleto et d’autres au cours de l’année 1978
Pogorelich attire encore plus l’attention du public musical mondial en 1980 en tant que lauréat de la 14e édition du prestigieux Concours international de piano de Montréal où il fait, lors de la finale, une interprétation spectaculaire du Troisième concerto pour piano de Sergueï Prokofiev. La même année, Pogorelich participe à la 10e édition du Concours international de piano Frédéric Chopin de Varsovie où, cependant, il est éliminé pour des raisons jamais bien explicitées avant la dernière étape de la compétition. Cette décision, controversée et non fondée, a provoqué le mécontentement d’une partie du jury qui a quitté la compétition en signe de protestation. La pianiste Martha Argerich décide elle aussi de se retirer en affirmant que Pogorelich est un génie. Cet événement, sans pareil dans l’histoire du concours de piano, a immédiatement fait écho dans l’opinion du public musical mondial qui a glorifié Ivo Pogorelich comme le véritable lauréat du Concours.
Prenant soin du statut culte de l’artiste, Deutsche grammophon a publié en 2006 un double disque compact avec une compilation de ses interprétations intitulé « The genius of Pogorelich » et en 2015 une intégrale de tous les albums qu’Ivo Pogorelich avait réalisés pour cette maison de disques entre 1981 et 1998. Présentant un panorama sur l’exceptionnel opus discographique du pianiste, cette édition a reçu l’illustre prix français Diapason D’Or.
L’année suivante, en 2016, maître Pogorelich a réalisé de nouveaux enregistrements d’œuvres de Ludwig Van Beethoven en collaboration avec la plateforme de streaming Idagio devenant ainsi le premier musicien classique qui se soit tourné vers cette forme de production de haute qualité technologique et de distribution d’enregistrements musicaux.
Parallèlement à une pratique riche et variée présente sur les scènes mondiales en continu pendant plus de 40 ans, Ivo Pogorelich fait preuve d’un engagement social remarquable dans le champ du travail humanitaire et de l’aide aux jeunes artistes. C’est dans le but de soutenir la jeunesse musicale que Pogorelich crée en 1986 Le Fonds pour les jeunes musiciens dont le rôle est de financer leur perfectionnement professionnel à l’étranger. En 1989, il crée à Bad Vörishofen en Allemagne le Festival international de musique Ivo Pogorelich qui réalise pendant les neuf années de son existence sa mission d’aider un grand nombre de jeunes musiciens, ensembles et orchestres dans leur affirmation sur la scène internationale.
Grâce à son engagement dans la promotion des plus hautes valeurs de la culture, de l’art et de l’éducation, dans le plus large contexte international, Pogorelich devient en 1988 le premier musicien classique du monde à recevoir le titre honoraire d’Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO. En essayant de contribuer encore plus à l’établissement de critères professionnels et d’un système de valeurs plus élevés dans le domaine de l’art pianiste, Pogorelich initie en 1993 la création d’une compétition internationale de piano à Pasadena aux Etats-Unis. Ce concours unique, en quatre étapes, sans limite d’âge pour les participants, et avec un fonds de prix de 100 000 USD, sans égal jusqu’à aujourd’hui, a été conçu pour soutenir les lauréats en vue de leur développement professionnel en musiciens de concert du plus haut niveau.
Dans le même esprit et en continuité avec les fils conducteurs des manifestations à Bad Vörishofen et à Pasadena, on crée la Compétition internationale de musique Manhattan à la fin de l’année 2016, à Carnegie Hall à New York. En mémoire des efforts pionniers du grand pianiste, les fondateurs de la compétition nomment Ivo Pogorelich président d’honneur et donnent son nom au premier prix.
Actuellement, Ivo Pogorelich prépare ses prochains enregistrements en studio pour le label Sony Classical.